Panama Papers: peine maximale de 12 années requise contre les deux principaux prévenus
Des peines de douze années de prison pour blanchiment d'argent ont été requises mercredi à Panama à l'encontre des deux fondateurs du cabinet d'avocats local Mossack Fonseca, au coeur du scandale des "Panama Papers" au retentissement international.
- Publié le 18-04-2024 à 06h50
Jürgen Mossack et Ramon Fonseca "ont reçu et transféré des fonds provenant d'activités illicites en Allemagne et en Argentine", a indiqué la procureure Isis Soto, en requérant leur condamnation à la peine maximale.
Les deux prévenus ont aussi "dissimulé, couvert et fourni de fausses informations à des entités bancaires pour ouvrir des comptes et dissimuler la propriété d'actifs", a-t-elle ajouté.
Selon l'accusation, les deux hommes sont responsables d'avoir facilité, par l'intermédiaire du cabinet, la création de sociétés opaques dans lesquelles des cadres de la multinationale allemande Siemens ont déposé des millions d'euros en dehors des comptes réels de l'entreprise. Ces sociétés auraient servi à cacher de l'argent provenant du paiement de commissions.
Le cabinet d'avocat aurait également servi à garder l'argent provenant d'une vaste escroquerie en Argentine.
Mme Soto a également requis la condamnation de 24 autres co-accusés, principalement d'anciens employés de la société, jugés depuis le 9 avril dans cette affaire qui a éclaté en 2016 après la publication d'une enquête connue sous le nom de "Panama Papers" menée par le Consortium international de journalistes d'investigation (CIJI).
Basée sur la fuite de 11,5 millions de documents provenant de l'étude Mossack Fonseca, elle a révélé que des chefs d'Etat et de gouvernement, des responsables politiques de premier plan et des personnalités de la finance, du sport et du monde artistique ont caché via le cabinet à leurs services fiscaux des propriétés, des entreprises, des capitaux et des bénéfices.